Jean-Daniel Pollet est un réalisateur français, né le à La Madeleine (Nord) et mort le à Cadenet.
Biographie
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Jean Daniel Pollet, lors de vacances au bord de la mer, voit au loin un homme charismatique se promenant sur la plage, Claude Melki. Sa carrière cinématographique commence alors en 1958 par un court métrage tourné dans les guinguettes de la région parisienne, Pourvu qu'on ait l'ivresse.... Le film tourne dès lors autour de la silhouette de Melki et de ses hésitations. Ce court métrage remarqué est le premier d'une série de films reprenant le personnage de Melki, prénommé Léon, et représentant l'un des deux aspects du cinéma de Pollet à travers un goût pour une comédie populaire empreinte de burlesque autant que de mélancolie. À cette veine se rattachent le segment Rue Saint-Denis du film à sketches Paris vu par… ainsi que les longs métrages L'amour c'est gai, l'amour c'est triste et L'Acrobate, ce dernier film écrit en compagnie du critique et historien Jacques Lourcelles.
La deuxième veine du cinéma de Pollet commence avec Méditerranée, tourné durant deux années en compagnie de Volker Schlöndorff. Pollet tente alors de créer un cinéma totalement poétique. Il y réussit, en partie grâce à la qualité des auteurs qui écrivent les commentaires de ses films, tels Philippe Sollers ou Jean Thibaudeau. Il rencontre finalement l'œuvre de Francis Ponge, qui est peut-être celle qui lui correspond le mieux.
Victime, en , d'un grave accident qui le laisse paralysé (renversé par un train, il est victime de 27 fractures), il tourne ses derniers films dans les alentours de sa maison de Cadenet. Son film Dieu sait quoi... est la rencontre entre cette condition d'infirme, malade, et celle de Francis Ponge, vivante, qui par ses livres, l'invite à redécouvrir son quotidien désormais claustrophobique.
En 2006, Jean-Paul Fargier termine le dernier film de Jean-Daniel Pollet Jour après jour. Très diminué physiquement et sachant qu'il lui restait très peu de temps à vivre, le cinéaste décida de réaliser un film de photographies de sa dernière année. Sa maison, les saisons, des fruits, des fleurs. Il avait terminé le montage sur papier la veille de sa mort.
Filmographie
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Réalisateur
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1958 : Pourvu qu'on ait l'ivresse...
1960 : La Ligne de mire
1961 : Gala
1963 : Méditerranée
1964 : Bassae
1965 : Une balle au cœur
1965 : Paris vu par… - segment Rue Saint-Denis (court métrage)
1966 : Les Morutiers
1966 : Le Horla
1966 : Le Soleil et l'ombre pour Nikos Kazanrzaki (documentaire de télévision)
1967 : Tu imagines Robinson
1968 : Drôle de jeu (coréalisateur : Pierre Kast)
1968 : La Femme aux cent visages (court métrage, 10')
1970 : Le Maître du temps
1971 : Le Sang
1971 : L'amour c'est gai, l'amour c'est triste
1974 : L'Ordre
1976 : L'Acrobate
1978 : Pour mémoire (La Forge)
1986 : Au Père Lachaise (coréalisateur : Pierre-Marie Goulet)
1988 : Contretemps
1990 : L’arbre et le soleil : Max-Philippe Delavouët et son pays
1991 : Trois jours en Grèce
1991 : Contre-courant
1994 : Dieu sait quoi
2001 : Ceux d'en face
2006 : Jour après jour, terminé par Jean-Paul Fargier
Assistant réalisateur
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1951 : Dakota 308 de Jacques Daniel-Norman
1956 : L'Homme à l'imperméable de Julien Duvivier
Acteur
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1974 : Les Autres d'Hugo Santiago
Voir aussi
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Bibliographie
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Jean-Paul Combe, Hervé Guitton, Jean-Daniel Pollet, rétrospective, filmographie commentée par Jean-Daniel Pollet, bibliographie, Cinémathèque de Toulouse/ESAV, 1993 - 48 pages
L'Entre Vues, dialogue entre Jean-Daniel Pollet et Gérard Leblanc, Éditions de l'Œil, 1998
Jean-Paul Fargier, La vie retrouvée de Jean-Daniel Pollet : « Autobiographie, Montreuil, Les éditions de l'œil, , 384 p. (ISBN 978-2-351-37284-5, OCLC 1143539390)
Études
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Dominique Noguez, Le cinéma autrement, Paris, Éditions du Cerf, 1987
Jean-Louis Leutrat, « Dans le sillage d'Ulysse », in Yannick Beaubatie (dir.), Empreintes, Tulle, Mille Sources, 2004, p. 235-246
Jean-Louis Leutrat, « Trois petits tours : le voyage en Grèce de Jean-Daniel Pollet », in Récits du dernier siècle des voyages, Presses de l’Université Paris-Sorbonne, 2005, p. 181-185
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Jean-Daniel Pollet, conversation avec Antoine Duhamel, extrait du film "Vous aimez la musique Antoine" de Jean-Pierre Sougy https://www.youtube.com/watch?v=kBkXdj9HP38&pbjreload=10
Dossier Jean-Daniel Pollet sur Dérives.tv
À la recherche de Jean-Daniel Pollet, série d'entretiens de Jean-Paul Fargier avec Antoine Roblot, Jackie Raynal, Volker Schlondorff à propos de Jean-Daniel Pollet.
v · m
Jean-Daniel Pollet
Réalisateur
Pourvu qu'on ait l'ivresse... (1958)
La Ligne de mire (1960)
Gala (1961)
Méditerranée (1963)
Bassae (1964)
Une balle au cœur (1965)
Tu imagines Robinson (1967)
Drôle de jeu (1968, coréalisé avec Pierre Kast)
Le Maître du temps (1970)
L'amour c'est gai, l'amour c'est triste (1971)
Le Sang (1972)
L'Ordre (1974)
L'Acrobate (1976)
Pour mémoire (La Forge) (1978)
Au Père Lachaise (1986)
Trois jours en Grèce (1991)
Dieu sait quoi (1994)
Ceux d'en face (2001)
Jour après jour (2006, terminé par Jean-Paul Fargier)
Jean-Daniel Pollet rassemble dans ce collage des extraits de certains de ses précédents films. Sur ces images, il donne la parole à Philippe Sollers et Julia Kristeva qui se livrent à des réflexions sur le temps, le travail, la lumière et le cinéma.
Il habite le monde comme sa maison : immobile. Un grave accident l'a cloué là, en ce point du monde : une maison au milieu d'un grand jardin. Il ne peut plus parcourir le monde : il le contemple depuis sa maison. Il est cinéaste. Il n'a vécu que pour faire des films. Toujours un de plus : envers et contre toutesles circonstances. Il imagine faire un film avec toutes ses images fixes, se ranimant par conjonction, juxtaposition, succession. Il en isolerait, dans le lot innombrable, ce qu'il en faut pour voir s'écouler quatre saisons, jour après jour.
"Jour après jour" serait le titre. Le programme. Le seul scénario. Une année s'y écoulera. Une toute petite année parmi les milliards d'années du monde. Une vie s'y imprimera. Une petite vie parmi les milliards de vies du monde.
De l’antiquité jusqu’à Modigliani, des portraits de femmes mis en relation avec un texte distancié sur le désir et le thème musical créé par Antoine Duhamel pour "Pierrot le fou" de Godard.
Sous la forme d'un carnet de voyage, une réflexion sur le passé doublée d'un kaléidoscope d'images sur la Grèce d'hier et celle d'aujourd'hui. Un itinéraire grec très personnel, rencontre d’êtres et de lieux chers au cinéaste à l’époque de la guerre du Golfe : images de Delphes, de Bassae... de la Grèce antique mais aussi d’images d’actualités, de télévision... images d’aujourd’hui...
D’un périple de trente-cinq mille kilomètres autour de la Méditerranée, Pollet ramène les visions furtives de jardins, de portiques, de corridas, de masques funéraires qui ont le mystère éclatant d’un lieu de béatitude éternel opposées au visage serein d’une jeune femme sur une table d’opération, de temples grecs en ruine, des pyramides d’Égypte, d’un palais sicilien, mais aussi d’un bunker de la Seconde Guerre mondiale, d’une orange dans un verger, d’une femme qui se peigne ou boutonne sa tunique, d’un laminoir d’où sort un pain de métal rougeoyant…
Dans un dancing, un jeune homme timide observe les jolies filles. Il cherche à se donner une contenance, enviant l’audace des autres garçons. Une noce arrive, l’ambiance tourne au cotillon. Il met un masque et demande à la mariée de lui accorder une danse. Son exploit accompli, il quitte la salle.
Linda reçoit une lettre. L’homme qu’elle aime, Sébastien, est parti. Il lui demande une dernière faveur : assembler les photos qu’il a choisies dans le but de monter une exposition. Les photos se trouvent chez Mikaël, un vieux philosophe retiré dans une bastide du sud de la France. Linda se rend donc chez Mikaël, où elle découvre en vrac une véritable galerie de portraits : des visages d’hommes et de femmes, des photos de l’Afrique ou de l’Asie, des images de joie ou de peur. Guidée par les indications de Sébastien, Linda tente d’ordonner ce chaos d’images, secondée par Mikaël. Entre la jeune femme et le vieil épicurien se noue bientôt une relation à la fois tendre et pudique…
Jean-Daniel Pollet filme des objets humbles, des pots, des galets, l'intérieur d'une maison dans le midi avec sur un mur une photo du poète Francis Ponge et aussi un moniteur de télévision où passent des extraits d'anciens films de l'auteur, notamment ceux qu'il a tournés en Grèce.
"Les morutiers" permet de découvrir la pêche à la morue, le traitement du poisson, la vie des pêcheurs à bord du chalutier moderne « Le Pierre Vidal ». Ce film est une commande du Syndicat des Morutiers montrant l’organisation d’un travail de longue durée dans un espace réduit.