Le capitaine Haddock hérite d'un bateau qui entraîne son nouveau propriétaire et ses compagnons de Turquie en Grèce, à la découverte du mystère de la Toison d'Or...
L'avis du cinéphile : On oublie souvent que deux films live ont déjà été tirés de l'univers de Tintin, et ce dans les années 1960 en France. Une décennie pop, colorée et parcourue de productions un peu folles, de films d'aventures et d'espionnage irréalistes. James Bond, OSS 117, L'homme de Rio et autres Matt Helm et Flint n'allaient alors pas tarder à dévaller sur les écrans de cinéma... Le moment idéal pour que Tintin, ici franchement kitch, les précède sous les traits d'un acteur de chair et d'os. Tintin et le mystère de la toison d'or n'est pas un grand film, et il comporte à dire vrai pas mal de maladresses et de fautes de goût. Mais quel panache tout de même !
Le scénario est simpliste et fonceur, avec son lot de personnages improbables et de gangsters très typés. Le réalisateur Jean-Jacques Vierne livre un travail très incolore, mais laisse respirer les décors et les paysages. Jean-Pierre Talbot s'en sort bien en Tintin, ce qui était loin d'être gagné d'avance. Avec son attitude candide et naïve, il s'est plutôt bien accaparé la démarche du reporter aventurier le plus connu de la planète, effectuant en outre la plupart de ses cascades. Georges Wilson fait un capitaine Haddock convaincant et Georges Loriot un professeur Tournesol sympathique. Si l'énergie et la fluidité des BD ne sont évidemment pas respectées et que le budget limité ne permet pas toutes les audaces (loin de là, il n'y a qu'à observer la fameuse toison d'or pour s'en convaincre : c'est finalement assez déceptif), sans oublier le souffle inlassable qu'entrenait Hergé et qui brille ici par son absence, le film s'en tire néanmoins avec les honneurs. Ce Tintin un brin spécial devrait sans problème entrainer le public avec lui, pour peu que celui-ci ait conservé un peu de son âme d'enfance. Un bon film d'aventure.
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