Louis Carrier, un artisan, sombre dans la mégalomanie.
Avec l'aide d'un simple d'esprit, Einstein, il projette de faire exploser une bombe lors d'une émission télévisée.
L'inspecteur Vivien fait appel à un psychanalyste pour traquer Carrier.
L'avis du cinéphile : Deuxième collaboration Delon/Jessua, après Traitement de choc, à la différence près qu'ici Delon est également producteur. Si la chose s'en est ressentie sur l'ambiance du tournage, il convient d'admettre que le résultat final est en tout point remarquable. Disons le, Armaguedon (rien à voir avec le film où Bruce Willis sauve la Terre en dynamitant un astéroïde) est un sacré thriller radical, austère et extrèmement noir. Le film narre les aventures d'un quidam devenu riche du jour au lendemain et qui, dès lors, menace l'ordre établi en s'inscrivant rapidement comme l'ennemi public numéro 1. Mine de rien, Armaguedon est l'un des premiers films à lancer un profiler aux trousses d'un tueur psychopathe, et ce bien avant l'avènement du genre aux USA une douzaine d'année plus tard. Delon est excellent en second rôle (même si l'on sent ici que la star est présente afin d'assurer au film une vitrine commerciale internationale) et Jean-Yanne est littéralement traumatisant.
Jessua frappe encore juste en plongeant son récit parmi certains enjeux sociaux toujours très modernes, à savoir la solitude, la bêtise ordinaire des foules, l'intransigeance froide des institutions... En définitive, le tueur fou du récit reste peut-être le seul être véritablement vivant et empathique de ce film dans lequel l'humanité apparait hébétée, raidie, désemparée. Bref, Armaguedon est un grand film noir déséspéré qui ménage bien ses effets et dérange le spectateur via une atmosphère lourde, ainsi que quelques séquences chocs bien perverses. Un petit bijou, à sortir de l'oubli de toute urgence.
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